dimanche 15 août 2010

mardi 3 février 2009

L



Je... nous ? Tu articules

Craignant mon affliction.

Ma bénédiction

Offerte, tu m'adules.


Ta main sous l'impulsion

Oubliant la censure

Prend vite la mesure

De la révolution.


Ta langue se dilate

M'enfonçant télépathe

Dans le crâne écumant :


« Je suis le doigt, la bague,

Le fourreau et la dague,

Ta femme, ton amant. »



samedi 13 décembre 2008

TON MAINTIEN


Tes yeux un peu las laissent dire

Le philosophe pontifiant,

Misogyne, ou plutôt : méfiant.

-Entre les lignes tu sais lire!-


Tu ne commets pas ton beau flegme

Aux emportements infantiles.

Ton silence les imbéciles

Corrige. On connaît l’apophtegme.


De Vigny n’a pas eu besoin

De te le souffler. Tu as soin

Toute seule de ta conduite.


La puissante solennité

De ton impassibilité

Souriante m’a séduit de suite.

UNE DOSE


Elle élargit son cercle intime

Où monte la touffeur d’été

Offrant de son corps en beauté

Une vision illégitime.


A la terrasse ou sur la plage

Elle aime à fixer sous mes yeux

Le trouble regard licencieux

Des solitaires en naufrage.


“ Tu sais, cela n’est pas grand chose

Me dit-elle, juste une dose

D’amour gratuit, un sortilège


En germe planté sans histoire

Dans le secret de la mémoire

Mais qui deviendra perce-neige.”

PURE PRESENCE


Dévisager ton sexe ourlé

Par les petites mains sublimes

De Dieu tandis que tu t'abîmes

Dans l'attention regard saoulé,


Devenir entomologiste

Face aux lèvres d'un papillon,

Se piquer du fol aiguillon,

Plonger dans l'eau rose hermétique,


Ou, comme on dépose le doigt

Sur la bouche comme il se doit

Pour entretenir le silence,


A ma langue laisser la main

Pour se faire au goût du chemin

Où vibre la pure impatience.

jeudi 11 septembre 2008

MI CORAZÓN


En société conventionnelle

Luce se laisse décrier

Fière en son quant-à-soi rebelle,

Sans souci de vouloir briller.


Mais elle rayonne à son aise

Sitôt qu’elle fait corps à son

Éminent joli mont de braise

Si rassurant. Son petit con


À découvert, elle domine

Alors que la tension culmine

Tout naturellement son monde.


Car sous sa magnétique emprise

Toute fine bouche entre en crise,

Puis dans son sens enfin abonde.

mardi 5 août 2008

ENCORE ELLES


Toujours tes manières gamines

Quand tu n’as plus de temps pour nous

De me révéler tes dessous

En un tour de mains libertines!


Aujourd’hui de ton soutien-gorge

Tu viens d’extraire un globe blanc

Surmonté d’un point aveuglant

Qui me ferait bien rendre gorge.


Je ne sais qui de ton sourire,

De ton regard ou de ton sein

Marquera sur moi son empire.


Mais, pour cette journée entière,

Je suis, fidèle à ton dessein,

Conquis. Tu peux t’en aller fière.


TU EXAGÈRES


Je suis à ce point amoureux

Que lorsque je vois à l’écran

L’héroïne prendre un amant,

Instantanément je t’en veux.


De t’observer pleine d’entrain

En toute femme te mouvoir,

A vraiment de quoi m’émouvoir

Quand je me cherche hélas en vain.


Ai-je un corps ? Tu en revêts cent ,

Du plus chaste au plus indécent

Ouverts à tant de mes confrères


Que je peine à entretenir

La confraternité. Sans dire

Cela va bien, tu exagères!

VISION


Dans une contre-nuit lunaire

Plongeant notre chambre dans l’eau

Frissonnante et colorée au

Doux safran d’un rideau solaire,


Éveillé, je surpris l’abscons

Mais puissant attrait qui m’emballe

D’une vision viscérale

Qui fait écho aux hélicons.


Je gouttai l’insolent désordre

Intime où semblait se distordre

Voluptueusement tout contour,


Quand, posant la main familière

Sur mon drap, passa le mystère

Touché du doigt, percé à jour.



HOMMAGE


Petit poème sans détour

Au pas de charge rédigé

Derrière un bon dos affligé

D’un membre éminent de sa cour.


Que Jésus et ses douze apôtres

Me pardonnent cette grossière

Façon de louer ton derrière !

Ton cul m’en épargne tant d’autres


Il me raccommode toujours

Avec la vie au fil des jours

Et c’est une félicité


Pour moi de l’aviser, profane

Bouquet d’amour qui ne se fane

Pas plus que ma fidélité.




LA NUIT


Lorsque je m’écoute, la nuit,

Au silence enfin relié,

Seul à Dieu, je reste humilié

D’avoir avant cédé au bruit ;


Un bruit de bouche un rien stérile

Commandé implicitement

Par la société d’agrément

A la logorrhée infantile.


Je m’en veux d’avoir fuit la gêne

D’un regard parlant, érogène,

Qui se pose là simplement


Comme un papillon sur le cœur

D’une éphémère ouverte fleur

Qui vit pour donner son présent.




L’AVEUGLANTE BONTÉ


Le contour dentelé de tes lèvres ouvertes

Sur tes deux coussinets dessine une ombre ovale,

Monogramme in fine, figure ornementale

Coiffant à ton insu tes deux cuisses offertes.


L’aveuglante bonté de cette encre de chine,

Compatissant sourire à demi esquissé

Sur ce marmoréen monticule rasé

Tranche vif. Un frisson me traverse l’échine.


Je suis devant le sceau de l’être hiératique,

Ô femme suffisante, -au diable sémantique! -

Prêt à tout sacrifier.


Où demain n’a plus cours, adieu toute logique.

Par toi je m’en remets au mystère osmotique

Qui peut nous sanctifier.



TOTALEMENT


Heureux qui peut noyer ses yeux

Dans la contemplation pudique

De l’ovale vulve hypnotique

Au contact humide et soyeux.


Je suis du nombre des vernis

Dans ton si étroit cercle intime.

A ce titre-là je m’abîme

Dans ton puits d’étoiles ternis.


Calme profond de grande écoute.

Je conserve de cet instant

L’emprise exclusive sans doute


Et la conscience salutaire,

Obnubilé, d’être, partant,

Totalement à mon affaire.




mardi 27 mai 2008

De mes recherches prétendues

Je conserve cette impulsion

M'y condamnant et la passion

De la puissance des fendues.


(Le poisson n'a pas digéré

L'instrument de la connaissance ;

L'art ose, iris habile, en France

Et repêche l'hôte ingéré.)


Vierge en fluide robe longue,

Prêtresse de la voie oblongue,

Je prise vos fonts baptismaux


Et à notre santé j'écluse,

Face à vos cuisses de céruse

En négatif, les grandes eaux.




LIGNE DE VIE

à Sabrina Mollet


Avec application tes mains

Semblent défendre ton pubis

Comme ces meutes d'Anubis

Les portes des temps souterrains.


Contre ton désir antalgique

S'impose naturellement

Cet ambivalent mouvement.

L'art éclot d'un geste hermétique.


Il désigne ce qu'il soustrait

- Le concile forcit l'attrait

A son insu de ce qu'il biffe -


Et m'engage à discrétion

A prendre ton discret sillon

Pour un évangile apocryphe.



Art poétique

(L'art du sonné)


En premier lieu évite

L'enjambement maudit

Cent fois, autrement dit :

Tes grands élans limite.


Choisis d'autorité

L'alexandrin aride

Qui sait rendre torride

Les temps d'austérité.


De l'inverti les crimes

Fuis ; respecte les rimes

Tout autant que les us.


Ensuite - par Allah!-

Vite exit oh là là

Diérèse, hiatus...




jeudi 6 décembre 2007

SATURNIENNE


Le silence est blanc de céruse

Dans ton univers saturnien ;

Ca ne confère à ta cambuse

Pas l'éclat du fauve uranien.


J'occulte ton blues en ses fêtes.

D'autres félins j'en ai sans mal

A fouetter, badines conquêtes

Au-dessus de l'ordre humoral.


Tu vois, de bon ton isabelle,

J'attends fiévreux, belle rebelle

Qui sortit la tête du lot,


Comme l'essence l'étincelle,

De ta bouche qu'un charme scelle,

La délivrance ou le fin mot.

vendredi 9 février 2007

SONNÉ
à Pascale


Mieux qu'une banale saillie,
Pour t'honorer durablement,
J'ai conçu cet assortiment
De mots sur une mélodie.

Si le succès me fait cortège,
Tu le montreras à ton gosse,
Et si la critique est féroce
Tu lui feras un sortilège.

J'avais pensé à un sonnet,
Autoportrait homophonique,
Extravagant un tantinet…

Alors, dernier tercet épique,
Toi qui transformes mon destin,
Reçois en hommage esthétique,
Point d’orgue enchanté, ce quatrain.

lundi 15 janvier 2007

QUAND TU T'EN VAS


Pour canaliser mon ardeur
Lorsque tu t'en vas avant moi,
Tu me laisses ton débardeur
Puis tu rigoles. C'est bien toi...

Dès que la porte se referme,
Mon nez retrouve ton jardin
Dans cet odorant épiderme
De coton bleu clair anodin.

C'est la première cigarette
Qui me conte encore fleurette
Avant la saveur dérivée

De tabac froid comme la mort
Qui frappe inattentive à tort
Une aventure inachevée.